Les études réunies dans ce volume traitent principalement du débat sur la « parole publique » qui resta à l'ordre du jour de 1789 à 1815. Sans oublier la littérature qui continua de jouer son rôle. En témoignent Mercier et Bernardin de Saint-Pierre, salués par Baudelaire comme d'authentiques précurseurs. Passionnés par une néologie créatrice, ils ont vu leur interrogation proprement littéraire sur l'énergie des mots céder la place à la seule question du vocabulaire politique. Après le moment prodigieux où le peuple « naissait » à la parole des orateurs, comme le dira Edgar Quinet, tout s'envenima dans de fatales dérives. Soucieux de faire taire les muses belliqueuses, Napoléon leur opposa son laconisme personnel et l'énergie électrisante de ses harangues militaires. Les règles d'exercice de la parole publique que les assemblées révolutionnaires avaient tenté de définir, allaient connaître jusqu'à nos jours toutes sortes d'aléas. Elles ont été à nouveau remises en cause récemment par le retour d'un mauvais son haineux. Pour mieux affronter les difficultés qui sont les nôtres, il n'est pas inutile de revisiter les origines troubles de notre République.
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