Zoom avant
La manière de Dina Rubina (à son sommet dans les cinq nouvelles de ce recueil) : une approche aiguë, sans apprêt, tranquillement irrévérencieuse surtout, des malentendus de l'existence.
Bien que son ton résolument moderne la rende digne des meilleurs écrivains anglo-saxons de la nouvelle génération, elle reste russe jusqu'au bout du stylo. C'est dire si son encre, souvent noire, crache à pression égale la cruauté et la compassion.
L'humour tempère heureusement ce cocktail un peu raide. Car Rubina a ce talent de nous faire rire de tout, même du pire - surtout du pire (peu importe, dès lors, qu'on loge en Sibérie ou en Israël : deux territoires privilégiés de la folie humaine). Et quand elle n'y arrive plus, quand le rire est au-dessus de ses forces, elle révèle un autre talent fort utile à tous ceux qui font métier de vivre : l'art de s'étonner. Et de nous étonner.
Dina Rubina a beau avoir émigré en Israël en 1990, la Russie la tient. On n'a traduit jusqu'ici que deux récits d'elle en français (tous les deux en 1996 et tous les deux chez Actes Sud) : Les Pommes du jardin de Schlitzbuter et Le Double Nom de famille. Si bien qu'elle reste mal connue en France, alors que ses livres sont très bien reçus en Allemagne et aux États-Unis.
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