Voici l'histoire véridique de la vie du Père Yvon, un homme d'Eglise au destin exceptionnel, bravant la mort, le danger et la haine des nantis pour améliorer le sort des damnés de la mer.
Le Père Yvon : « Abbé Pierre des terre-neuvas ? » Entre le Père Yvon et l'Abbé Pierre la comparaison s'impose.
Voilà deux hommes d'Eglise, deux hommes d'action, animés par une foi profonde, une capacité d'indignation illimitée devant le sort fait aux miséreux, deux « battants », doués d'une indomptable énergie pour transformer leur mission apostolique en action concrète pour soulager la misère du monde. Des « grandes gueules » qui savent utiliser tous les moyens pour faire un magnifique tapage en faveur des déshérités. Deux esprits libres qui, sans remettre en cause leur foi, leur engagement devant Dieu, n'hésiteront pas à ruer dans les brancards lorsque la hiérarchie de l'Eglise tentera de brider leur généreux élan dans le service des hommes. Mais la comparaison s'arrête là... Le Père Yvon est bon vivant, l'Abbé Pierre est un ascète. Et le combat du Père Yvon n'a pas pour cadre les ors de la République, l'Assemblée Nationale, les studios de télévision, les salles de rédaction...
Plongé à vingt ans dans l'enfer des tranchées de la Grande Guerre comme brancardier, il entame un voyage au bout de l'horreur qui l'a peut-être amené, lui, homme de Dieu, à tuer ses semblables... Décoré pour sa bravoure, blessé, il est rendu à la vie civile et fait aussitôt scandale par l'énergie militante des sermons qu'il délivre dans les paroisses de Bretagne.
Commence l'aventure qui l'a rendu célèbre. Aumônier de la Grande Pêche, il financera l'armement d'un navire d'assistance médicale et morale pour les terre-neuvas. Par le livre, la caméra, le Père Yvon n'aura de cesse de témoigner, de dénoncer, contre les armateurs, le sort fait aux « bagnards » de la mer. Il finit par indisposer sa hiérarchie qui l'envoie aux Indes, d'où il ramènera des films d'une grande portée ethnologique.
A ce destin exceptionnel, il manquait une grande biographie. Fruit d'une minutieuse recherche, le livre d'Alain Guellaff fera date. La profonde sensibilité de l'auteur, son ironie chaleureuse, ne cache ni les interrogations, ni la sympathie pour l'homme que fut le père Yvon. Tout mécréant qu'il soit, Alain Guellaff partage avec le capucin des océans une profonde foi en l'homme.
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