Inscrire un film africain au programme du baccalauréat des enseignements de spécialité « cinéma-audiovisuel », en série L, est un choix fort. Longtemps, en effet, le continent africain n'a été vu qu'à travers des yeux européens...
Sur les traces de Nianankoro, à travers ses luttes et sa rivalité avec le Père, le spectateur est comme immergé dans les traditions de la culture bambara et les lois du Kôrè. Il ne s'agit pourtant pas de s'abîmer dans un voyage ésotérique. Le film conserve une pureté, une ligne directrice, une forme de suspens absolument universelles. Par le prisme de son ancrage traditionnel, Yeelen touche aux mythes fondamentaux de l'homme et consacre l'oeuvre du cinématographe dans son dialogue avec les forces et les formes du sacré.
André Gardies, l'auteur de ce dossier, rend justice à la complexité énigmatique de Yeelen. Nous guidant au travers des motifs essentiels de la culture bambara, il reprend une juste distance pour analyser l'oeuvre de Souleymane Cissé selon les voies de la sémiologie et de la narratologie, proposant ainsi, d'un versant à l'autre de l'analyse, et à l'image même du film, un véritable élargissement du regard.
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