L'oeuvre wagnérien est un bloc impressionnant
aux nombreuses facettes, dont les complexes
ramifications idéologiques ont donné lieu à de
multiples et contradictoires récupérations :
traditionalistes et modernistes, croyants et
incroyants y ont trouvé leur pâture.
«Au-delà des murs du temple, la sainte musique,
qui ranime toute chose, a pu pénétrer par toute
l'étendue de la nature, en enseignant à l'humanité
auide de rédemption un langage nouveau, capable
d'exprimer l'infini avec une certitude indiscutable.»
Faut-il, pour autant, oublier le «wagnérisme» ?
Non point, car les interprétations partielles et
partiales résolvent leurs contradictions en une
unité supérieure, de foisonnante richesse. Cette
unité, ce «Qui suis-je ?» Wagner la met en évidence
à travers une analyse spectrale appuyée
sur les sources, non sans avoir, au préalable,
retracé les hauts et bas d'une vie romanesque
entre toutes. Coeur du message wagnérien, le langage
des sons suggère à la sensibilité intuitive ce
que le discours verbal ne peut faire entendre à
l'intelligence.
La belle Senta délivre le Hollandais d'une fatale
malédiction ; par la prière d'Elisabeth, Tannhäuser
obtient son pardon ; Tristan et Isolde vivent
une extase d'amour et de mort ; à la mort aussi
sont voués Siegfried et Brünnhilde, afin que d'un
feu purificateur naisse un monde nouveau et que
le saint calice du Graal, celui de la Cène christique,
répande sa salvatrice clarté. D'un bout à
l'autre de l'oeuvre, résonne et rayonne - Son et
Lumière - l'Amour rédempteur. Wagner en est,
par son art, comme Lohengrin, le chevalier
héroïque et, comme Hans Sachs, le chantre
inspiré.
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