Vu de l'intérieur
Comme dans ses deux premiers romans « Le beau monde » et
« Comme un jeu d'enfants », Gérard Lambert se livre ici à des
« coeur à coeur » ouverts. Combat, opération. Armes, outils... les
mêmes. Le scalpel pour découper dans la chair à vif sans pitié,
net, et les mots, précis, qui coupent dans la tendresse, la labourent.
La sienne d'abord car lui-même, bien sûr, aime toujours, elles, les
autres, la vie... Mais il doit comprendre, savoir pourquoi ce jour,
tout lui paraît hors de lui, impalpable, extérieur, même ses révoltes
jusqu'à ses dégoûts, sa foi. Et pourquoi son coeur pourtant mis à
nu, déchiré et offert, Jan, héros solitaire de cette histoire, en est-il
apaisé ?
Jan est-il un mort au coeur battant... Ou un vivant au coeur
arrêté ?
Réponse dans ce livre, peut-être, dans lequel on surfe sans trop
de prudence ni sagesse sur les vagues (au sens large), de l'amour
du rêve, du quotidien, un « vague » sourire aux lèvres insufflé par
l'humour constant de l'auteur qui se plaît à nous faire douter de ses
intentions : jette-t-il l'ancre ou la lève-t-il ? De toute façon il nous
embarque.
« Après tout, lui qui n'attendait plus rien n'attendait peut-être
que cela : qu'on lui donnât une bonne raison de scier les barreaux
de sa cage... et il avait maintenant une sacrée envie de refaire un
tour de manège. »
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