Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Gérard de Nerval. Lorsque le futur auteur des "Filles du feu" décide en 1842 de partir pour l'Orient, c'est en partie pour se fuir lui-même, ou pour se retrouver, ayant conscience qu'il est sur le point de perdre cet équilibre si instable qui fait de lui un fou terriblement lucide. Le 1er janvier 1843, il s'embarque à Marseille. Le voilà en Grèce, prêt à tout admirer, puis en Égypte. Il séjourne longuement au Caire, dont il rapporte plusieurs chapitres de notes aussi solidement documentées que hautement poétiques. La Syrie, la Turquie, le Liban, où il étudie en profondeur la vie et les moeurs des peuples de la région. Partout, il n'est jamais simplement un touriste, mais aussi un poète et un explorateur. Dans le chapitre des "Nuits du Ramazan", il nous donne de vives images des bazars et des théâtres d'Istanbul, recueillant ensuite de la bouche d'un conteur fameux la merveilleuse histoire de Soliman et de la Reine du Matin. Relatant son voyage qui dura près d'une année, Gérard de Nerval n'a pas les préjugés ni la soif de pittoresque de ses compatriotes, Chateaubriand, Flaubert ou Lamartine. Il est un conteur désintéressé, sensible à la beauté des choses et participant pleinement à la vie orientale sans pour autant perdre son esprit si aigu d'analyse. Sous sa forme très libre, le "Voyage en Orient" est l'une de ses plus belles oeuvres en prose.
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