Voyage Babylonien
« Un grand seigneur est tombé dans des difficultés conformes à l'air du temps et se trouve contraint d'abandonner son train de maison habituel. Avec deux compagnons, qui ne sont pas mieux lotis que lui, il mène la vie d'un pauvre diable, passe par un grand nombre de villes, dont nous ne nommerons que Bagdad, Constantinople et Paris, pour signaler l'ampleur de leurs efforts et des résistances auxquelles ils se heurtent.
En chemin, ils rencontrent bien des obstacles, liés à l'amour, à la boisson, au mensonge, auxquels ils n'avaient été exposés jusqu'ici ni de près ni de loin.
Lentement, juché sur les épaules des deux autres, le grand seigneur réussit à prendre pied. La paix dans l'âme, il tient.
Lui qui ne s'était pas soumis volontairement aux fatigues du voyage, il doit à la fin reconnaître qu'il fut long, mais que cela valait la peine.
Accessoirement, c'est l'histoire d'un Adam qui rencontre beaucoup d'Èves, mais non le péché, et qui a du mal à quitter le paradis.
Accessoirement, l'histoire d'un tyran qui se croit pareil à Dieu, se trouve précipité dans les plaisirs et les misères de notre existence, et c'est son ascension à la pauvre humanité. »
C'est ainsi qu'Alfred Döblin résume son Voyage babylonien, grand livre comique, qui se veut « une suite de choses burlesques, gaies, graves, ironiques, etc. ». La question que pose ce texte est la suivante : comment survivre dans un monde où l'inhumanité triomphe, sans être tenté par la fuite et sans devenir cynique. D'une verve exceptionnelle, le roman révèle, à travers cette immense et jouissive déambulation, le goût des chemins de traverse, de la légèreté et de la dérision, et surtout une liberté totale d'invention.
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