Soudain, notre vigie cria : « Terre ! Terre ! ». Les pilotes grimpèrent allègrement en haut des mâts et virent qu'il s'agissait de la bonne terre, c'est-à-dire Java. Cela provoqua parmi nous une grande joie car nous étions enfin libérés de cette pénible croisière et on nous apporta du pain et de l'eau en quantité suffisante. Nous reçûmes la visite de quelques habitants de Java. Ils apportaient à bord de leurs embarcations à voile, tout en bois, une grosse tortue de plus de cent livres, dont nous découpâmes la chair en petits morceaux et en fîmes une soupe que nous donnâmes à nos malades comme un médicament. Les Javanais avaient aussi à bord des fruits indiens comme les figues, les pommes royales, les pamplemousses, les citrons, les ananas, la canne à sucre et du riz, que nous troquâmes contre du vieux fer et du tabac. Enfin, nous atteignîmes le détroit de la Sonde, long de trente-six milles jusqu'à Batavia. À droite, nous aperçûmes la résidence royale de Bantam, où nous dûmes jeter l'ancre à cause des vents contraires. Afin que nos gens se rétablissent, le commandeur hollandais de Bantam nous honora de deux boeufs bien gras, qui furent transportés jusqu'à notre navire sur deux petits bateaux. Ainsi nos gens recouvrèrent bientôt la santé.
Après un voyage supplémentaire de douze heures, nous parvînmes heureusement à la rade de Batavia, le 26 mai de l'année 1735. Notre voyage de 3 636 milles, que nous avions effectué avec l'aide de Dieu de Middelburg à Batavia, avait duré six mois et quinze jours.
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