Vivre en mourant
Depuis que j'ai été scié en pleine tournée de promotion d'un livre, pendant l'été 2010, j'ai adoré saisir toutes les chances de me rattraper et de tenir tous les engagements que je peux. Débats, lectures et signatures font partie pour moi de la respiration de la vie. Mais voici ce qui m'est arrivé il y a quelques semaines. Imaginez-moi assis à ma table et voyant approcher une femme d'aspect maternel.
Elle : « J'ai été désolée d'apprendre que vous avez été malade. Un cousin à moi aussi a eu un cancer.
Moi : Oh ! J'en suis vraiment désolé.
Elle (tandis que la queue s'allonge derrière) : Oui, du foie.
Moi : Ça n'est jamais bon.
Elle : Mais c'est passé, alors que les docteurs lui avaient dit que c'était incurable, puis c'est revenu, et bien pire qu'avant.
Moi : Oh, quelle horreur !
Elle : Et puis il est mort. Ça a été atroce. Atroce. Ça n'en finissait pas. Bien sûr, il était homosexuel, depuis toujours.
Moi (à court de mots et ne voulant pas être assez bête pour répéter son « bien sûr ») : ...
Elle : Toute sa famille proche l'a renié. Il est mort pratiquement seul.
Moi : Eh bien, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais...
Elle : Je voulais juste vous dire que je sais exactement quelle épreuve vous traversez. »
Ce fut une rencontre étonnamment épuisante. Du coup, je me suis demandé s'il n'y aurait pas place pour un bref manuel de
savoir-vivre en matière de cancer, destiné aussi bien aux malades qu'aux sympathisants.
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