«Elles voulaient, comme Antigone, non pas briser les lois mais
découvrir la loi. Tentatives d'ordre expérimental destinées à découvrir
les lois non écrites ; c'est-à-dire les lois intimes qui devraient gouverner
certains instincts, certaines passions, certains désirs mentaux et
physiques. Que de telles lois existent, qu'elles sont observées par les
gens civilisés, on l'admet en général. Mais on commence à accepter
l'idée qu'elles ne sont pas imposées par Dieu...» écrit Virginia Woolf
dans «Trois Guinées».
À l'heure où devient possible l'inscription politique de la «Société
des Marginales» espérée par Virginia Woolf, interroger son parcours
de «fille d'homme cultivé», de femme entre deux feux qui écrit en
pensant, et qui, désespérée, prend acte de la nécessité de se noyer,
semble un remerciement tout aussi nécessaire.
Virginia a pensé, mieux que nombre de théoriciennes «féministes».
Ses analyses théoriques restent inégalées.
L'écriture était pour elle, à l'époque, la seule voie de résistance, la
seule voie d'avenir, de sujette à sujet.
Car la difficulté d'une «loi d'avenir», proclamée par Claire Demar,
est celle d'une position délivrée des assignations identitaires.
Telle fut la quête de Virginia, en des temps non encore révolus.
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