Giuseppe Conte est né en Ligurie en 1945. Avant que l'appel du voyage ne l'entraîne vers des horizons lointains, à Taos sur les traces de D.H. Lawrence, en Irlande, en Inde ou en Iran, il a longtemps habité sur la Riviera, dans une maison qu'entourent des camphriers et des euphorbes, des pins maritimes, des oléandres et d'autres familles de plantes qui semblent un abrégé de la végétation méditerranéenne. Sa ville natale, Porto Maurizio, est demeurée son Ithaque. La Ligurie a marqué son œuvre d'une empreinte profonde, comme elle avait marqué la poésie de ses grands aînés, Camillo Sbarbaro et Eugenio Montale.
Au début des années quatre-vingt, avec. L'Océan et l'Enfant, Giuseppe Conte est apparu comme l'une des figures les plus originales de la nouvelle génération de poètes italiens. Italo Calvino, avec sa coutumière finesse critique, le remarqua aussitôt : «Comment situer sur une carte des antécédents et des tendances la présence de ce poète que l'on dirait orgueilleusement solitaire et hors du temps ? Est-il juste de l'inscrire d'office dans la «veine ligure» de la poésie italienne du XXe siècle, alors que celle-ci s'est dirigée vers le dépouillé, le voilé, l'aride, c'est-à-dire dans une direction opposée à la sienne ? Les éléments du paysage cependant sont bien là, et il ne s'agit pas seulement d'une donnée extérieure : transformer un paysage en raisonnement, sans doute est-ce là le véritable thème que la Ligurie proposait et continue de proposer à ses poètes et à ses écrivains, et cela d'autant plus que s'accentue la précarité du paysage.»
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