C'est dans son corps que chacun de nous naît, croît et embellit... et c'est par son corps et ses défaillances que l'on prend un jour conscience que l'on vieillit. Mais dans une société pour laquelle le « bien-vieillir » signifie « rester jeune et tonique », ce corps qui se déglingue n'est pas bien accueilli. Cachez ces rides que nous ne saurions voir ! Et c'est ainsi que prospère l'âgisme, cette discrimination qui véhicule des représentations sociales majoritairement négatives des « personnes âgées ».
Mieux connaître le corps qui vieillit, c'est une manière de mieux considérer la vieillesse. De mieux l'accompagner, d'admettre ses fragilités, d'accepter que l'être prime sur le paraître. On y découvre au passage que l'expérience du vieillissement, certes douloureuse, peut recéler des trésors cachés. Que le corps vieux reste désirant, voire désirable. Qu'il peut devenir vulnérable sans pour autant être dépendant. Bref, qu'il a beaucoup à dire, et qu'il faut l'écouter. Car assumer de vieillir dans son corps, ce n'est pas seulement se réconcilier avec son âge. C'est agir pour changer le regard que la société porte sur ses vieux - et plus encore sur ses très vieux, qu'elle traite fort mal et qui seront de plus en plus nombreux dans les prochaines décennies.
C'est contribuer à ce que le corps des vieux, après celui des femmes et celui des travailleurs, devienne un enjeu politique.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.