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Vie de Lacan
De Woody Allen qui a la faculté de se transformer de manière à ressembler à n'importe qui.
Un adage classique exprime très bien ce dont il s'agit : Uti foro, ce qui veut dire : « prendre le marché tel qu'il est ; faire pour le mieux avec ce qu'on a ». Plutôt que de se fracasser sur la masse des préjugés de l'Autre, mieux vaut en tenir compte, et contourner l'obstacle, pour arriver à ses fins. La ruse est nécessaire à qui a pris la mesure de ses forces, et de celles de l'Autre, et ne s'abaisse pas à aboyer contre le Ciel. Au-delà, sa référence à Leo Strauss - lu grâce à Kojève sitôt paru La Persécution et l'art d'écrire - désigne très exactement sa méthode discursive, d'énonciation métonymique.
Il y a ce qu'il faut faire entendre sans le dire, parce que le dire serait provoquer l'ire et la persécution de l'Autre. Et donc, on parle entre les lignes, de façon à n'être entendu que de ceux qui doivent entendre. Et quand personne ne doit entendre rien, on ne dit rien.
Sur quoi se taisait-il ? - sur ce qui, bon pour lui, ne l'était pas forcément pour les autres, sûrement pas pour les autres.
Cette image me vient, gréco-romaine encore : Lacan en Harpocrate, nu comme Eros, l'index sur les lèvres, me regarde. J'obéis au dieu, et me tais.
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