Victoire la Rouge, par Georges de Peyrebrune
réédition intégrale du texte de 1883.
...Cependant, vers la fin du bal, elle n'y tenait plus [...] Et sa
jupe sautait par bonds jusqu'à ses jarretières ; ses hanches sautaient,
et aussi sa poitrine et son chignon, qui lui dévala tout à coup
sur ses épaules. Sa crinière rouge, lâchée par le fichu, enfla autour
de sa tête. Elle suait, elle soufflait ; mais il semblait qu'elle fut
possédée [...] elle ne lâcha pas que les musiciens, qui se tordaient,
n'eussent raclé, tout de travers, la dernière mesure.
Alors la Victoire s'arrêta, trébuchante et tendant les mains pour
se retenir de tomber ou de tourner encore. Mais tout le monde
s'écarta pour le plaisir de la voir s'affaler, ce qu'elle fit. Bientôt
ramassée, elle prit sa course si vite, malgré sa graisse, que les mauvais
gars qui la suivaient pour la huer, ne virent plus rien quand ils
furent dehors, et beuglèrent aux étoiles le méchant sobriquet dont
ils l'avaient baptisée : ils l'appelaient : la Rouge !
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