En amont de tout discours théologique ou spirituel, le lecteur
attentif trouve chez Denys une profonde réflexion sur la nature
humaine, prise, écartelée dans ses contradictions.
Pour Denys, l'homme est avant tout douloureusement marqué
par sa condition d'exilé, état qui fait de lui un éternel pèlerin
étranger à son propre monde. Si d'aventure il y trouve quelque
beauté, il s'agit du reflet de la Beauté suprême. Nous abordons
ici un thème cher au coeur de Denys, et pour lui l'une des plus
fortes réalités de la nature humaine : créature faite à l'image de
son Dieu, l'homme, si petit dans l'immense création, est tout
revêtu de Sa Beauté, indicible participation. Le danger
cependant resterait pour lui de s'attacher aux reflets plus qu'à
la Beauté elle-même. C'est pourquoi il est tellement important
pour lui de se souvenir sans cesse qu'il est mortel. Mais la
connaissance de sa propre nature mortelle n'est pas une finalité
pour l'homme : il a été créé pour connaître et aimer Dieu ; il
est, lui le mortel, fait pour le Vivant.
Au coeur de ces réflexions, nous trouvons un texte essentiel,
le plus célèbre, le plus lu, le plus traduit dans l'oeuvre de Denys,
un texte aujourd'hui presque oublié : Des quatre fins de l'homme.
Le pape Léon XIII lui-même en lisait, dit-on, un passage tous
les jours, et en encouragea vivement la réédition.
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