Pendant le soulèvement de Mai 68, des étudiants affrontèrent les forces de l'ordre dans de violents combats de rue. La police usait de matraques et de bombes lacrymogènes. Les étudiants m'utilisaient, moi, le pavé, comme arme de jet. Je devins l'emblème de ces jours de colère, qui furent aussi des jours de fête. Les murs se couvraient de phrases joyeuses, de dessins inspirés et drôles. Je fus souvent représenté et partout on lisait mon nom dans une formule restée célèbre : « Sous les pavés, la plage », peinte en rouge, en noir, en blanc.
Mon prestige tenait aussi, je crois, de façon plus vague, plus secrète, à l'expression « un pavé dans la mare ».
Mai 68 fut bien un pavé de désirs jeté dans une mare d'ennui, provoquant un grand plouf ! dont l'onde frémit encore. Tout a été dit sur ce mois-là de cette année-là. Qui n'a pas donné son avis ? Par quels yeux ne l'avons-nous pas vu ? Ceux d'un chat, d'un oiseau ?
Un enfant! C'est d'un enfant, de son regard que nous avons besoin. Il y avait bien des enfants, dans ce pays, en 1968 ?
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