Il est indéniable que le jardin joue un rôle de premier plan dans la littérature médiévale. Lieu de la rencontre, de l’amour ou de l’aventure, il est aussi un lieu protégé ou les protagonistes aiment à s’ébattre et à se reposer. Lieu fermé, il est le réceptacle de la parole, du signe, du message. Il est dès lors logique que l’aménagement d’un tel espace soit de première importance. Mais cet espace est, en rapport avec la mentalité médiévale, polysémique. À la fois espace végétal, directement lié au monde sublunaire, il est aussi lieu symbolique, en osmose avec les représentations mythiques et les influences cosmiques. En d’autres termes, il est investi, en continu, d’une entité symbolique. La littérature médiévale, et en particulier la littérature courtoise rend compte de cet aspect multiforme et multi-signifiant du verger. À côté de listes de plantes, ornatio du jardin comme de l’écrit, le monde vivant du jardin, véritable microcosme a les yeux tournés vers un ailleurs que la poursuite du récit explicitera sur le plan imaginaire.
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