Sublimissime sérénissime, mon rêve est devenu mon adresse.
C'est un rêve nourri de longue date : naviguer sur les canaux aux mille et une légendes, se perdre, se retrouver dans ce double labyrinthe de terre et d'eau, d'ombre et de lumière où s'agitent des silhouettes. Se promener, sans jamais mettre le pied à terre et explorer les lieux souvent secrets où Venise garde la mémoire d'anciens hôtes prestigieux. Témoin privilégié de la vie des habitants de Venise, j'ai embarqué au petit matin avec les maraîchers, les livreurs, les remorqueurs, les pilotes du port. De jour comme de nuit, je suis monté à bord des unités de la police et des pompiers. Je me perds encore régulièrement dans cet enchevêtrement de 177 canaux et 442 ponts. Venise, c'est sans aucun doute le seul endroit où il vaille la peine de se perdre.
Jamais à terre, Venise, je la caresse des yeux depuis mes bateaux.
Dans cette cité unique, j'ai observé que mes nuits sont plus belles et plus douces que mes jours. Quand mon étrave se glisse silencieusement dans cet écrin exceptionnel, j'ai le sentiment, certaines nuits, de m'offrir un acompte de paradis. « Tu peux mourir à Venise, tu peux aussi décider d'y renaître. »
Photographiquement Vôtre,
Philip Plisson
« Comme Picasso qui fut le premier à peindre la peinture de préférence à ses modèles, Plisson au moment où l'on croit qu'il raconte un spi déchiré, une bouée couchée par le courant ou l'inépuisable histoire d'un sillage d'écume au près serré, ne fait que parler de son art, tout en mensonges vrais. Merci, Philip, d'avoir écrit en images, sur la mer, le texte qu'aucun écrivain n'a su élever à la hauteur du modèle, démesuré, haletant, cristallin morceau de ciel. »
Bertrand Poirot-Delpech de l'Académie Française
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