Vers 1908, un peintre rencontre celle qui deviendra d'abord son modèle, puis sa maîtresse. Lui, suisse, marié, cinquante-cinq ans, s'appelle Ferdinand Hodler et fait partie, aux côtés de Gustav Klimt et de Vincent van Gogh, des plus grands artistes de sa génération. Elle, française, divorcée, de vingt ans sa cadette, s'appelle Valentine Godé-Darel.
De leur relation passionnée et orageuse naîtra une petite fille en 1913. Valentine est alors déjà souffrante. Un cancer lui sera bientôt diagnostiqué. Ferdinand Hodler s'installe à son chevet. Il documente l'irrémédiable progression de la maladie et traduit sa longue agonie qui s'achève le 25 janvier 1915. Les jours suivants, il reviendra la voir, morte. Pour la peindre.
De cette expérience, il a laissé un cycle magistral. Dix-huit peintures, cent vingt dessins, plus d'une centaine de pages de carnets. Sans compter ce qui a été volontairement détruit. Cet ensemble constitue l'une des plus importantes et bouleversantes contributions à l'art moderne européen. Par la réévaluation qu'il occasionne, le présent ouvrage en apporte une nouvelle fois la démonstration.
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