[TEXTE COURT]
Il ne faudrait pas, pour parler de ce que ce texte apporte de neuf à l'écriture de la ville, commencer par dire que l'auteur est architecte, spécialiste de Le Corbusier photographe, et parallèlement enseignant dans une école d'architure.
Parce que ce n'est pas cela qui aide à écrire, ou plutôt inventer une écriture.
D'ailleurs, le texte ne parle pas de celui qui écrit, à quel moment, en quels lieux, à quelle heure – à suivre son blog "à peine perdue", on devine les voyages, les chantiers, les soirs d'hôtel, les rumeurs de ville.
Peut-être est-ce ce permanent décalage, peut-être est-ce le geste même de toucher à la ville en tant que paysage, parce qu'on la modifie, qu'on l'écrit – si l'architecture écrit par ses signes et bâtiments – que les mots ici en appellent aux souvenirs d'enfance, d'adolescence, aux dérives, pour revenir à la ville imaginée, la ville intérieurement reconstruite.
On découvrira qu'elle inclut le vis-à-vis avec la mer. Qu'elle inclut le souvenir de la guerre. Qu'elle inclut ses étages, niveaux, escaliers, perspectives. Qu'elle inclut les mots et graffitis qui sont sa peau d'écriture.
Il y a ici construction. Le mot "boucle" n'est pas au hasard : comme les cercles de Dante, chacun ne mène qu'à lui-même, on retraverse toujours depuis le point de départ, et tout s'assemble en se superposant. Ainsi va naître notre rêve de lecteur.
Il y a de l'abstrait, mais il surgit à ce dessin si net et précis en chaque figure de mot. Un livre intérieur. Et qui pour cela se confie tout entier aux figures géométriques, mais si habitées, de la ville.
FB
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.