Saga d'une famille de Boufarik sur trois générations durant la période
intermédiaire de l'Algérie française (des années 1870 à la fin de la
Première Guerre mondiale). Celle qui suivait la phase difficile de l'installation
des colons de la première heure et qui préparait les soubresauts des
premiers mouvements nationalistes algériens de l'immédiat après-guerre.
C'est l'âge d'or de la colonisation française en Algérie qui correspond aussi
à l'apogée de la révolution industrielle.
Récit de la vie au quotidien d'une famille recomposée de modestes colons,
où le travail prime sur le bonheur familial. On s'y marie par intérêt et non
par amour. Tableau d'une communauté issue de divers pays méditerranéens
et provinces françaises. Ces colons se veulent «algérois» («pied
noir» n'existe pas encore à cette époque) pour se distinguer du Français
métropolitain. Malgré les différences de caractère et de langage, la vie
quotidienne est celle d'une province française : les églises sont remplies
principalement par les femmes, les cafés par les hommes (les indigènes
vont au café maure), pendant que les femmes préparent la cuisine ; seule
différence avec la métropole : ce sont surtout les ouvriers arabes ou kabyles
qui travaillent dans les champs. Les nouvelles sont vite colportées chez les
nombreux commerçants du village, avant tout lorsqu'on ne connaît pas
le père d'un enfant.
Antoine réussira-t-il dans ces conditions à réaliser son bonheur malgré la
blessure originelle qui le marque ? Si sa famille rejette son amie Ania, une
indigène kabyle, la société et la morale de l'époque lui permettront-il de
faire sa vie avec elle ?
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