Une si jolie usine
On la nommait la Cité du cinéma, l'empire du film, un empire dont Charles Pathé était l'empereur. Avant la guerre de quatorze, quatre-vingts pour cent des films réalisés dans le monde provenaient de cette usine de Vincennes et de ses studios de Joinville. On y vit Sarah Bernhardt, Mistinguett, Max Linder, Mata Hari... Toutes les grandes vedettes fréquentèrent ce site. Achetée par George Eastman, elle devint l'usine Kodak-Pathé, la plus importante de l'Est parisien avec plus de 3 500 employés. Après quatre-vingts ans d'une activité intense, il fallut la détruire, la photographie argentique cédait la place au numérique. L'auteur y vécut quarante ans, accumulant les témoignages, et il déroule dans ce récit une aventure industrielle étonnante, telle que la vécurent ses ouvriers, ses ouvrières, soumis au rendement, souvent dans une obscurité plus ou moins complète. On y découvre des personnages hauts en couleur, des vies consacrées au travail et à la création d'une industrie qui change notre vie. Nous revivons avec émotion et parfois nostalgie, le monde industriel du vingtième siècle avec ses grandeurs et ses misères, ses luttes et ses espoirs.
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