Qu'il soit attablé dans un grand restaurant parisien,
installé avec son whisky en Normandie chez l'inséparable
Françoise Sagan, ou reclus dans la campagne
varoise pour écrire auprès d'une belle anglaise,
Bernard Frank tour à tour fascine, charme, agace voire
exaspère. Il suscite des jalousies littéraires, éveille des
passions féminines, porte des jugements iconoclastes
dans ses chroniques pour L'Express, Le Matin, Le Monde,
Le Nouvel Observateur, un demi-siècle durant. Enfin et
surtout, ce dilettante éclairé laisse une oeuvre inimitable
de mémorialiste où perce son amour fou de la littérature
et des femmes, «dans cet ordre», comme il aime à
le préciser, et où il assume avec une grâce égale à
son ironie cette contradiction de la peur de mourir et
de l'angoisse de vivre.
Martine de Rabaudy prend, elle, le temps d'écouter
Frank et ses amis, Florence Malraux, Claude Perdriel,
Frédéric Vitoux, Jean-Paul Kauffmann, Eric Neuhoff ou
Raphaël Sorin, pour brosser un portrait de l'homme
personnel et généreux, débordant d'humour et de finesse ;
un portrait d'écrivain.
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