On ne devrait pas plus avoir à présenter Ishikawa Takuboku (1886-1912) que Rimbaud, Pessoa ou Walt Whitman. Ce poète aura traversé, tel l'éclair, toutes les écoles littéraires de son temps, pour pousser au plus loin le renouvellement de cette forme poétique aussi ancienne que la littérature japonaise elle-même : le tanka, ou « chanson courte ». Avec humour et une infinie tendresse, il attache son regard sur les plus frêles, pauvres, prisonniers, enfants, vaincus du progrès, persécutés pour leurs idées. Sa désespérance rencontre celle de toute une génération perdue, en une époque, la fin de Meiji, d'industrialisation forcenée et de répression des idées sociales.
Une vie trop brève, assombrie par les épreuves, que viennent éclairer la fraternité humaine, les paysages heureux de l'enfance, et ces menus événements, émotions, visions éblouies, que le poème restitue dans leur fugitif éclat. Comme on retient ces grains de sable qui nous filent entre les doigts, mais qui nous aident à vivre, malgré tout.
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