L'idée que la langue qu'elle parle constitue l'identité d'une personne
ou le fondement d'une nation est ici remise en question.
Scientifiquement désuète, cette conception essentialiste du langage
se retrouve pourtant dans beaucoup de discours institutionnels
actuels : cela va du dépistage précoce des délinquants au
thème de la mort des langues, alors que les recherches de terrain
mettent au jour une tout autre réalité : loin de pratiquer des
langues réifiées et figées, les sujets parlants nouent à chaque instant
avec autrui toutes sortes de relations langagières plurielles,
dynamiques et libres. L'ouvrage incite les linguistes à sortir d'une
approche techniciste et culturaliste du langage. Loin de nous inscrire
dans une origine, loin de définir notre culture, la parole est
d'abord ce qui nous traverse. Elle-même sujet toujours en devenir,
elle ne peut se réduire au statut d'objet homogène coupé de
celui ou celle qui parle.
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