Une juge à abattre
« J'ai décidé de parler pour être fidèle à l'idée que je me fais du métier de juge. Je franchis le pas pour dire que le pouvoir de l'argent a fini par vaincre la justice. Pour raconter comment la partie a été perdue par ceux qui croient au droit s'opposant à l'arbitraire.
La justice a commis plus qu'une faute, un crime de lèse-majesté en cherchant à s'opposer aux dérives de l'argent. Les juges devaient le payer, peu importaient le temps que cela prendrait et les moyens qu'il faudrait employer. J'ai voulu, pour ma part, transcrire l'histoire de cette justice qui avait conquis son indépendance plus qu'on ne la lui avait accordée, et se donnait encore et toujours pour principe de ne faire aucune distinction entre les riches et les pauvres. »
I. P.-D.
Isabelle Prévost-Desprez fut longtemps juge d'instruction au Pôle financier à Paris, en charge d'affaires de premier plan, telles que celles de la banque Rivaud, de la Société générale, de l'Angolagate, mais aussi des dossiers politico-immobiliers comme la COGEDIM, ou le financement de la campagne de Charles Pasqua. Elle préside aujourd'hui la chambre financière du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine), au coeur du fief électoral de l'actuel chef de l'État. Elle a vécu aux premières loges cet affrontement avec les puissances politiques et financières. À l'heure où le pouvoir tente de nouveau d'éliminer toute justice indépendante en supprimant, notamment, le juge d'instruction, devenu sa bête noire depuis les années 1980, elle raconte avec courage les dessous de cette mise à mort.
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