« Je tiens à prévenir les manifestants. J'ai là sous ma garde quatorze enfants. Je les défendrai coûte que coûte. Et si quelqu'un pénètre dans les locaux, voilà ! »
Célestin Freinet sort un revolver de sa poche et le montre à la foule.
La scène se déroule le 24 avril 1933, dans la petite école de Saint-Paul. Depuis des mois, l'instituteur subit une campagne de diffamation menée par le maire et soutenue par quelques habitants. L'affaire, relayée par la presse d'extrême droite, prend une dimension nationale. En cause, la pédagogie de Freinet, qui favorise une totale liberté dans l'expression écrite des enfants : quelques mois plus tôt, il avait fait imprimer le récit d'un rêve où le maire était attaqué par les élèves.
L'événement témoigne de la passion d'un homme pour la pédagogie populaire - au point de la défendre l'arme au poing -, et de la pression fasciste que connaît alors le pays. Il marque aussi le destin d'un couple d'enseignants confrontés à l'histoire.
L'autrice s'interroge sur ce qui peut mener un instituteur pacifiste à brandir une arme dans la cour de son école. Sa réponse nous entraîne dans l'histoire politique de l'entre- deux-guerres et les controverses autour des nouvelles pédagogies. Où l'on voit la grande histoire des luttes sociales face aux périls fascistes entremêlée avec les petites histoires du quotidien de la répression subie par les enseignants et syndicalistes de gauche.
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