À quelques mois d?intervalle, deux visages de la jeunesse française ont fait irruption dans le débat politique : la jeunesse des banlieues à l?automne 2005, puis la jeunesse étudiante, au printemps 2006. Ils ont rappelé à l?opinion publique ce que sociologues et économistes soulignaient depuis longtemps : la jeunesse est en première ligne des ruptures qui ont accompagné les mutations de la société.
Cet ouvrage vise à approfondir le diagnostic. Deux thèmes principaux sont analysés : la précarité de l?emploi pour les jeunes, l?allongement de la durée des études. Contrairement à une idée qui tend à prévaloir, l?allongement des études a été une bonne chose, en moyenne, tant du point de vue des salaires que de celui des emplois. Mais son effet principal pour les jeunes est de retarder l?âge où l?on dispose d?un emploi stable : l?insertion hier réservée aux 20-25 ans s?est désormais décalée dans le temps, parfois jusqu?à l?âge de 32 ans. Et cet effet se conjugue avec la précarité de l?emploi.
Comment être jeune si longtemps ? Grâce aux solidarités familiales, mais à condition d?en bénéficier. Dès lors que s?allonge la durée d?accès à un emploi stable, la dépendance à l?égard de la famille se trouve renforcée. Aider les jeunes, aujourd?hui plus encore qu?hier, c?est leur donner les moyens d?échapper aux inégalités familiales.
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