En 1939, Gustave Peiser a dix ans. Juif et Allemand : la pire des conjonctions. Avec sa famille, il quitte l'Allemagne et entame une vie de réfugié, en France d'abord, puis en Suisse.
Aujourd'hui, il se rappelle. L'errance, l'incertitude du lendemain, la terreur d'être arrêté. Un monde et un temps où une syllabe, une seule, «non» ou «oui», envoie une famille vers la mort ou la vie : pour Gustave et les siens, ce sera «oui».
Il y a d'abord les derniers jours en Allemagne, l'impossibilité de travailler, puis de vivre normalement, les humiliations, le désespoir et les faux espoirs, la douloureuse et nécessaire décision de fuir.
Puis, pendant trois ans, la vie dans un village de la France profonde. La découverte de la société rurale, la difficile adaptation à un milieu inconnu, la quête de la sécurité.
Enfin le camp de réfugiés en Suisse. Le regard étonné d'un enfant sur l'absurdité d'un règlement qui traite les réfugiés en prisonniers, et sur les étrangetés de la vie en milieu clos.
Un jour, l'enfant est conduit, sous escorte armée, jusqu'à l'école où il passera les dernières années de guerre, grandissant avec des garçons de son âge et apprenant avec eux à comprendre la folie du monde dans lequel ils ont été jetés.
Ces réminiscences sont à la fois un témoignage et un roman de formation. Elles réactualisent une histoire dont nous avons oublié l'épaisseur concrète. Elles rappellent que les êtres qui subirent les années de guerre étaient faits de chair, et non de principes.
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