- C'est votre fille ?
- Non, répondis-je. Je l'ai trouvée dans la rue, perdue. J'ai déjà demandé dans des magasins : personne ne sait qui elle est. Personne ne l'a jamais vue dans le quartier. Elle est à la recherche de son père. Elle s'appelle Hanna. Il y a une institution qui accueille ce genre d'enfant, je vais l'y conduire.
Cette rencontre déterminante, dictée par le hasard, va bouleverser la vie des deux protagonistes.
Marius - qui jusque - là fuyait un danger inconnu - décide de prendre Hanna sous son aile et de l'aider à retrouver son père. Un détail retient son attention : la jeune fille tient entre ses mains une boîte contenant une série de fiches dactylographiées destinées à l'« apprentissage des personnes handicapées mentales ». Mais cette définition, handicapée mentale, s'applique-t-elle vraiment à la situation de la jeune fille ? Rien n'est moins sûr.
Une odyssée moderne et initiatique commence alors, portée par l'écriture « quasi hallucinée » propre à Gonçalo M. Tavares.
« Une jeune fille perdue dans le siècle à la recherche de son père permet des lectures multiples. On peut lire les aventures (ou les mésaventures) de Hanna comme le portrait d'une jeune trisomique. Ou comme le parcours énigmatique proposé par un conte de fées, avec ses prodiges et ses terreurs, son atmosphère de cauchemar en toute lucidité, sa royale ambiguïté, son inoubliable épiphanie. »
Alberto Manguel, El País
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