« L'art de l'imprimeur consiste à effectuer une double impression, sur le papier et dans l'esprit. » L'invention au XVe siècle (par Gutenberg ? pas si simple...) de la typographie - ou le procédé qui consiste à déposer de l'encre sur un support à l'aide de caractères mobiles métalliques - a profondément bouleversé la production et la diffusion des écrits. Art merveilleux d'inspiration divine et « antithèse de l'artillerie » pour Rabelais, elle a aussi été de longue date accusée de pervertir les âmes et de propager les idées séditieuses... Et, entre les « gens du livre » qui maîtrisent la technique et les lecteurs toujours plus nombreux, se dressent les pouvoirs religieux et politiques, soucieux de ce qui s'imprime et surtout de ce qu'ils ne souhaitent pas voir imprimé.
On verra dans ce livre s'affronter des usages et des perceptions contrastés de l'imprimerie à travers le temps : entre les tumultueux compagnons imprimeurs du XVIe siècle, leurs patrons et le roi ; entre catholiques et réformés ; ou chez des artistes et intellectuels allemands va-t-en-guerre en 1914... On verra opérer les censures et « mises à l'index » qui la menacent, mais aussi l'« ingénierie du consentement » qu'elle permet, la force de persuasion des rotatives au siècle de la presse. On verra enfin se renouveler les formes des imprimés entre les mains des premiers typographes, de moines bénédictins autodidactes dans les années 1950, ou des irréductibles artisans des fanzines contemporains.
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