Louis Marie Bosredon ? Un caricaturiste, un graveur,
un ouvrier, un catholique, un marchand de
tableaux, un photographe... Engagé dans le
Paris de 1848, ce touche-à-tout a oeuvré pour une
autre représentation graphique et politique. Par des
lithographies, des calotypes, des décors imprimés,
bref par des images mécanisées, lancées toutes à
l'assaut de la hiérarchie des arts.
Soulever la pierre qui condamnait l'accès à cette vie,
c'est sans doute commettre l'irréparable. Car Bosredon cherchait délibérément à rester inconnu. L'obscurité qui s'attache à ses oeuvres, il l'a recherchée. Et
pour une raison simple. Il fut aussi un faussaire. Avec
pour exploit d'avoir exposé, sous un nom d'emprunt,
un portrait de Napoléon Ier, âgé de 16 ans. C'était au
musée du Louvre.
Oui mais voilà. À l'heure où le concept de gouvernement représentatif semble s'épuiser, comment continuer à taire l'intérêt qu'offrent ses dessins et ses
convictions ?
D'où ce livre qui invite, au terme d'une incroyable
enquête, à interroger les fondements mêmes d'une
forme de démocratie qui est aussi le creuset d'une
culture visuelle. La trajectoire de ce quarante-huitard ? Elle n'est donc pas une biographie au
sens classique du terme mais une véritable histoire
sociale et politique. Celle d'un individu collectif qui
fait découvrir les rêves ensevelis d'une République
démocratique et sociale.
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