«Dans le paradis créchois, la fête n'aurait pas
été complète s'il n'y avait pas eu les cousins.
L'arrivée de Michel - fils de Robert - qui n'avait
pas tout à fait un an de plus que moi, constituait
un immense bonheur, l'assurance d'un mois de
rigolades ininterrompues. Son inventivité dans le
domaine des bêtises était prodigieuse. On pourrait
parler d'une sorte de génie. Et puis cette gouaille,
cet argot si pittoresque qui m'enchantait et qui
l'amenait, par exemple, à apostropher un cycliste
encombré d'un énorme sac à dos : "Et alors ?
t'emmènes de la boustifaille pour huit jours ?" Mes
parents ne me reconnaissaient plus : comment cet
enfant si sage, qui passait des journées entières à
lire, pouvait-il se laisser entraîner dans les
équipées de ce galopin de Michel ? Ils étaient
stupéfaits et moi, je riais, je riais à en perdre le
souffle.»
Le regard émerveillé d'un enfant sage des
années quarante découvre le paradis poitevin, les
tartes des grands-mères, les trésors des greniers, les
journées entières passées à jouer avec les cousins.
Mais un jour, le paradis s'estompe, disparaît et
laisse la place à l'inquiétude, à l'angoisse et au
drame. Comment survivre à la perte de cet âge d'or ?
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