Surprenant, le sort posthume des oeuvres d'Émile Gaboriau ! Né en 1832, mort prématurément en 1873, il a pourtant connu, de son vivant, un immense succès avec ses romans parus en feuilletons dans des quotidiens, notamment Le Petit Journal. Un succès comparable à celui d'un Eugène Sue, d'un Alexandre Dumas, d'un Paul Féval ou d'un Ponson du Terrail.
Émile Gaboriau est resté longtemps mésestimé en France lors même qu'il était apprécié à sa juste valeur dans les pays anglo-saxons et considéré comme l'inventeur du roman policier.
Mais il n'a pas été seulement le créateur des fameuses enquêtes de Monsieur Lecoq, successeur du chevalier Dupin d'Edgar Allan Poe et prédécesseur de l'illustre Sherlock Holmes. Nombre de ses romans s'affranchissent du genre policier pour aborder la peinture de moeurs.
Également auteur de nouvelles pour la première fois toutes rassemblées dans un même volume et, pour certaines, inédites en librairie, on y retrouve le style alerte et vigoureux d'un auteur à la palette très large, capable de se mouvoir avec aisance dans l'atmosphère interlope du crime tout aussi bien que dans les hôtels particuliers des riches bourgeois parisiens. À ce titre, il fut sans conteste un observateur lucide et critique de la société de son époque.
Après Les Esclaves de Paris, les éditions Manucius continuent de rendre hommage à cet écrivain populaire qui mérite reconnaissance et admiration.
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