Il n’est plus aujourd’hui de partie de la planète que ne signale pas au moins une fois la presse quotidienne rapportant au jour le jour les événements marquant la transformation de mondes sociaux que beaucoup croyaient intangibles. Sur toutes les aires géographiques désignées aujourd’hui par l’euphémisme de « territoires non autonomes », le nationalisme est la clé des événements politiques qui traduisent en violences et en passions l’inégalité des rapports entre les pouvoirs de tutelle et les peuples sujets ou protégés. Mais les aspirations des populations coloniales sont, au moins en principe, aujourd’hui reconnues comme valables. On s’achemine vers leur satisfaction, au travers du processus dialectique qui oscille des mesures libérales aux répressions. Dans les îles « heureuses » de l’Océanie, on penserait que la vie s’écoule au jour le jour, identique à elle-même, sans écho des bouleversements à échelle continentale. C’est là que certains s’imaginent pouvoir retrouver la paix et venir oublier le monde extérieur. Mais, qu’ils soient « au vent » ou « sous le vent », les archipels polynésiens et mélanésiens souffrent de problèmes politiques et sociaux, nés comme partout ailleurs de l’impatience ressentie envers la suprématie détenue encore par les Européens et de ce que les autochtones sont depuis longtemps déjà parvenus au rang de producteurs de matières premières, avec tous les aléas que cela comporte.
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