
Un siècle cherche sa foi (le XIXème siècle)
Entre Sade et Nietzche, le XIXe siècle apparaît, au premier abord, fort peu chrétien. Aussi bien, une partie notable des personnages que nous allons rencontrer ne sont pas croyants, ou ne le sont plus. Le Dieu du grenadier Coignet, c'est Napoléon ; celui de Bettina von Arnim, c'est Goethe. Quant à Flora Tristan, elle se prend elle-même pour une sorte de Messie, et Louise Michel est baptisée la Vierge rouge. C'est une période agitée. La Révolution a bouleversé les esprits autant que les institutions. Campée sur ses positions intransigeantes, l'Église catholique condamne pêle-mêle toutes les expressions de la liberté. Le libéralisme économique engendre une société impitoyablement inégalitaire, traversée par ce que Marx n'est pas le seul à appeler la lutte des classes.
Une fois encore, voilà une époque dure, contradictoire, pleine d'occasions manquées et d'espoirs avortés, mais aussi débordante de foi, de courage, de grandeur. Ni meilleur ni pire que les autres, le XIXe siècle n'a peut-être qu'une leçon à nous apprendre : c'est qu'il fut vécu par des gens à la fois généreux et mesquins, enthousiastes et peureux, plus ou moins intelligents, encombrés de préjugés et d'illusions, portant, comme dit l'Apôtre, leur trésor dans des vases d'argile. Des gens comme nous, très proches de nous, nos grands-parents et arrière-grands-parents.
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