Le texte coranique ne mentionne jamais les grandes figures du prophétisme biblique : Amos, Osée, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel... Et pourtant celui qui fréquente les grands commentaires du Coran découvre de longues pages consacrées à Isaïe, à Jérémie, à Daniel. Leur histoire était connue et racontée, des fragments de leurs oracles étaient cités.
C'est ainsi que, pour illustrer le début de la sourate 17, les commentateurs du Ier siècle de l'islam savaient qu'ils devaient se référer à l'histoire de Jérusalem et de ses rois, aux incursions des empereurs d'Assyrie et de Babylonie contre la capitale israélite, aux discours prophétiques prononcés alors par Isaïe et Jérémie.
Nous présentons ici un long récit concernant Isaïe. Son auteur - probablement Wahb b. Munabbih, un Yéménite du Ier siècle de l'islam - voulut intervenir dans le grand débat qui opposait depuis plusieurs siècles le judaïsme et le christianisme. Possédant une certaine connaissance du patrimoine biblique, il le réorganisait et en transformait l'équilibre en introduisant les éléments d'un nouveau patrimoine qui changeait l'orientation des antiques paroles d'Isaïe et qui finalement les annexait. Certes, son Isaïe vivait dans ce monde antique où l'Empire assyrien de Sennakhérib menaçait Jérusalem. Pourtant, il parlait parfois comme le Coran et il n'hésitait pas à prédire l'avènement de l'islam.
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