Voici l'essentiel du rapport commandé en 1958 au géographe Gilles Sautter au sujet de la construction d'un chemin de fer reliant le Tchad à l'Oubangui-Chari. Il s'agissait d'améliorer les conditions de transport mais aussi d'organiser un territoire à l'échelle de l'Afrique Equatoriale Française et d'en faciliter le contrôle politique. La voie ferrée Congo-Océan, achevée en 1934, était la première phase de ce grand projet dont le Bangui-Tchad devait constituer le prolongement naturel et le ferme en reliant les régions les plus septentrionales, peu peuplées, de l'Afrique Equatoriale Française à la côte ouest africaine. La mise en place des infrastructures constituait une priorité à la fin des années cinquante. Le Bangui-Tchad resta pourtant une entreprise sans suite.
Pourquoi alors publier un texte écrit, il y a plus de quarante ans, sur un projet de chemin de fer jamais réalisé ? C'est que ce travail de commande constitue, à la veille de l'Indépendance, la meilleure étude de l'économie de la région Tchad - Haut-Oubangui. Le raisonnement s'appuie systématiquement sur un jeu de cartes géographiques et présente une méthode originale d'étude des transports. C'est parce qu'il contient aussi des analyses toujours pertinentes sur la complémentarité économique entre zones écologiques diversifiées, comme le souligne Claude Arditi, anthropologue spécialiste du Tchad, préfacier de la présente édition.
Ce document à garder en archives est une sorte de chef-d'oeuvre, témoignage d'une époque et d'un homme, alors jeune chercheur, porté par l'enthousiasme des découvertes et le souci d'une géographie appliquée à ce que l'on n'appelait pas encore le développement.
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