À la fin du XIXe siècle, le jeune Edmond Goblot, frais émoulu de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, obtient sa nomination au lycée de Bastia. Il a choisi cette destination pour... raisons de santé ! Le soleil et la tranquillité du petit port méditerranéen l'accueilleront donc pour deux années scolaires complètes. Ce jeune homme, future figure éminente de la philosophie et de la sociologie française, futur auteur d'un ouvrage de référence sur la bourgeoisie, est accompagné de sa soeur cadette, Germaine, qui doit, tout en préparant ses propres examens à l'École normale supérieure de Sèvres, prendre soin de son aîné.
L'ensemble de leur correspondance familiale, retrouvée par leur petite-fille Viviane Isambert-Jamati, elle-même devenue sociologue de renom, avait été l'objet d'une première publication générale. L'étude de leurs « années corses » s'imposait pourtant.
En effet, ces années cruciales de leur formation, dans un milieu pour lequel ils éprouveront une empathie immédiate, sont d'une richesse incomparable. Le petit monde des notables de province, celui des enseignants du lycée notamment, leur ouvre les bras. Un cercle qui les conduira tout naturellement à connaître la vie rurale, les rapports sociaux insulaires si particuliers, les événements petits et grands de la Corse urbaine et villageoise.
Cette correspondance offre en outre une description quasi quotidienne, rare et inestimable, de la vie sur l'île car bien loin des articles de presse ou des récits de voyageurs, habituelles références peu précises quand il s'agit d'évoquer la Corse de cette époque.
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