Au lendemain de la Libération, les intellectuels français reviennent sur le front de l'Histoire. Ce livre étude les idées politiques, les passions, les errements de quelques figures célèbres - Sartre, Mounier, Merleau-Ponty - et d'autres, moins en vue, qui gravitaient dans leur sillage.
Pour Tony Judt, leurs pratiques intellectuelles, de 1944 à 1956, et leurs choix politiques ne sont intelligibles qu'à la lumière du passé récent : le déclin de la IIIe République, la défaits de 1940, l'Occupation, la Collaboration..., événements ressentis comme antant d'humiliations et qui éclairent quelques traits essentiels de leur itinéraire : leur impatience, au sortir de la guerre, de ranimer les aspirations universelles de la France ; leur idée de l'<
Par où ils rencontrent le mouvement communiste, dont ils vont partager les haines et les illusions à défaut de ni donner leur âme. Ils lui reconnaissent une légitimité indépendante de ses méfaits et se montrent plus préoccupés par le tort qu'il fait a son image que par le sort qu'il réserve à ses victimes. Ce livre étudie longuement leurs réactions à la répression en Europe de l'Est et son lot de procès truqués, d'aveux arrachés, de meurtres exemplaires. Il décrit leur aveuglement, leur refus d'écouter, leur conviction naïve de pouvoir apprivoiser le communisme par la force du verbe. Il suggère aussi que les événements et les révélations de 1956 ont moins entamé leurs passions qu'ils n'en ont déplacé l'objet. Il examine enfin ce que devait le débat public de ces années aux tensions et aux contradictions de la culture politique héritée de la Révolution française.
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