Dans la nuit londonienne, la Tour Grenfell brûle tel un symbole et un signal d'alarme des injustices sociales. Roger Robinson part de ce drame pour évoquer l'exil, la génération Windrush et sa difficulté à faire reconnaître sa citoyenneté britannique, les problématiques identitaires des deuxième et troisième générations. Il rappelle l'Histoire des Afro-britanniques - esclavage, colonisation, migration - pour expliquer les racines des maux, tout en appelant la jeunesse à ne pas en rester prisonnière. Le poète s'interroge également sur le chez-soi, qu'il choisit de tisser tout au long du chemin de vie en un paradis portatif. En musicien, chef d'orchestre et metteur en scène aguerris, Roger Robinson joue habilement avec les rythmes et les compositions pour inventer un style hybride qui fusionne reportage et poésie. Malgré le ton mordant du poète, ce recueil est un baume qui, devant l'impuissance et l'injustice, place l'humanité et la bienveillance. Il y diffuse, en syncopes, un optimisme grinçant ou une ironie radieuse. De ce sarcasme qui fait le sel de l'oeuvre, l'arrière-goût n'est pas l'amertume, mais la suavité.
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