Jeudi 20 septembre 1792, 22 heures, tandis qu'un nouveau-né poussait
son premier cri à Sézanne, son père, Jean-Nicolas Mouttier, adjudant-général auprès
de l'état-major du général Kellermann contemplait les flammes qui dévoraient
les dernières planches du moulin de Valmy. Ayant servi de cible aux artilleurs
prussiens tout au long de la journée et menaçant de s'écrouler, il avait été abattu
par les soldats français.
Maintenant la butte du moulin avait recouvré un peu de calme. Les feux de
bivouac n'étaient plus entretenus que par quelques hussards afin de leurrer les
troupes ennemies. Dans l'obscurité du début de soirée, l'armée française avait
volontairement abandonné cette position où elle avait résisté à l'armée prussienne
depuis le matin.
Et pour Jean-Nicolas Mouttier, la journée avait été fertile en émotions et en
chevauchées ; l'occasion également de retrouver des amis avec lesquels il avait participé
aux grands événements fondateurs d'une ère nouvelle : Etienne Lefol, son ami
d'enfance, «Petit-Pierre», le petit tambour, le «dragon de Varennes», Marie,
la volontaire du 2e bataillon du nord et le souvenir troublant d'Anne-Josèphe
Théroigne.
Pour ce soldat-citoyen champenois dont la vie fut consacrée aux idéaux de
la Révolution française, ce fut un jour hors de l'ordinaire puisqu'il sonna le glas
de la marche des envahisseurs vers Paris.
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