Alexandre Nicolas est né le 6 juin 1917 à
Saïda. Son père, horloger bijoutier, a quitté, en
1912, Aix-en-Provence pour l'Algérie où il épouse
Céline Castaño, d'origine espagnole, française et
maltaise.
Aîné de trois garçons, Alexandre quitte, dès
douze ans, sa famille : l'éducation passe pour
meilleure à Oran. Habitué des dortoirs, des réfectoires,
au lycée d'Ardaillon, à l'École normale, puis en France à Saint-Maixent
et à Hyères pour sa formation militaire, il se coulera, avec un
certain bonheur, dans le cadre de l'armée et ses valeurs de fraternité et
de courage, et avec émotion dans le compagnonnage viril autour
d'une cause.
Pour cet enfant d'un petit village des Hauts Plateaux de l'Algérie
de l'époque, l'armée est une promotion dont il est fier. Comme celle
également de l'Éducation nationale qui le fait instituteur en 1937. Il
n'en garde pas moins une tête raisonnable et un coeur où l'éthique ne
bat jamais en retraite. Sa vision générale des choses, calme et mesurée,
si elle le rend fier de participer à ce qui est pour lui, jusqu'au plus profond
de lui-même, sauvetage de la patrie contre la folie, ne le prive
cependant pas de constater que la guerre est une aberration et que certaines
attitudes de cette très belle armée française ouvriront la porte,
par leur injustice, à une autre période, la guerre de l'Indépendance.
Ces allusions, discrètes mais plusieurs fois répétées, donnent à son
texte une évidente modernité. Lieutenant pendant la guerre, instituteur
jusqu'au bout, il deviendra en 1962, à Sidi-Bel-Abbès, directeur
de l'Office culturel français, puis s'installera en 1964 à Aix-en-Provence,
ville d'où était parti son père en 1912, pour Saïda en Algérie.
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