« Il y a des exercices pour s'entraîner à la vérité : par exemple, avoir peur. Ou avoir faim. Et puis il y a des exercices pour s'entraîner au mensonge : vivre en groupe, faire des affaires. [...] Klaus était pour la première fois à la tête des affaires familiales. Il n'avait pas peur, n'avait pas faim, n'était pas amoureux. Chaque jour offrait ainsi une nouvelle occasion de mentir. »
« Il avait éliminé la grande faiblesse de l'existence, il avait fait disparaître la fragilité primaire de l'espèce : il n'avait pas la moindre inclination pour l'amour ni l'amitié ! Et, tandis qu'il marchait en pleine rue, désarmé, observant le dessus de ses vieux souliers marron, ces souliers que Klober qualifiait par moquerie d'irresponsables, à cet instant Walser se sentait autant en sécurité - et en même temps aussi menaçant - que s'il avait avancé dans la rue à bord d'un char. »
Ils s'appellent Klaus Klump et Joseph Walser. L'un est éditeur, l'autre ouvrier. Leur pays est en guerre. Gonçalo M. Tavares les surveille, à l'affût des mécanismes de leurs âmes soumises aux vicissitudes de l'Histoire. Et, comme s'il se trouvait devant un tableau de George Grosz, le lecteur est saisi, hypnotisé par la virtuosité d'un très grand écrivain. Ceci n'est pas un roman, ceci est un coup de poing !
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