Ce premier roman de Jules Vallès, paru en feuilleton en 1869, s'inspire de la tradition du roman rustique illustrée par George Sand et Flora Tristan. Évoquant avec une certaine nostalgie parfois idéalisée une vie simple, laborieuse, proche de la nature - qu'il opposera souvent aux artifices vains de la culture et de la promotion sociale -, il interroge implicitement les choix politiques de la paysannerie, dont il privilégie bien sûr des traditions républicaines, et les potentialités de rébellion et de jacquerie latentes parmi les pauvres ruraux. En face de cet univers, il campe une famille de grands propriétaires, déchirée par des moeurs d'avarice, de jalousie, de refoulement religieux et moraliste, dont la bienséance remâche des haines destructrices dans l'obsession de sa ruine emblématique. S'ouvrant comme un tableau réaliste, ce roman dont la construction est parfois allusive évolue vers un portrait psychologique non dénué de hardiesse dans le Second Empire finissant. Il aborde le tabou ravageur de la sexualité, dont il raille les ridicules codifiés et dont il déplore les conséquences tragiques. Il s'achève dans des scènes dignes d'un roman policier.
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