Le roseau pensant, les deux infinis, le pari ou le nez de Cléopâtre : les Pensées renferment tant de formules et d'images inoubliables. Pascal fut un virtuose de la langue française, mais d'abord un mathématicien et un physicien incomparable, et
encore un philosophe et un théologien hors pair. Plusieurs de ses sentences sont inscrites dans le cerveau de tout Français : « Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie » ; « Qui veut faire l'ange fait la bête » ; « Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point ». Au moins depuis Chateaubriand, nous négligeons que les Pensées offrent les rudiments
d'une « Apologie de la religion chrétienne », et Pascal représente pour nous l'homme moderne partagé entre la science et la foi, soumis au tragique du Dieu caché et à l'angoisse de la condition humaine.
On devrait « mettre dans le journal, moi je ne sais pas, les... Pensées de Pascal », disait le Swann de Proust. C'est un peu ce que nous avons tenté de faire dans cet Été avec Pascal.
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