La seconde moitié du XVIIIe siècle le siècle des Lumières se passionna pour l'électricité naissante. Au-delà des expériences de physique amusante, on découvrait la ressemblance de la foudre avec l'électricité artificielle produite par les machines à friction. Les paratonnerres de Franklin s'élevaient un peu partout en Europe et les « physiciens électrisants » s'essayaient à guérir la paralysie par les commotions de la bouteille de Leyde. Un des acteurs représentatifs de cette effervescence intellectuelle fut l'abbé Pierre Bertholon (1741-1800), professeur de physique expérimentale des États de Languedoc à Montpellier. Le « savant abbé Bertholon », membre d'une douzaine d'académies provinciales et étrangères, présentait à celles-ci des mémoires qui étaient souvent couronnés. Il publia trois ouvrages qui furent traduits dans plusieurs langues et fondèrent sa célébrité : De l'électricité du corps humain dans l'état de santé et de maladie (1780 et 1786) ; De l'électricité des végétaux (1783) et De l'électricité des météores (1787). Bertholon établit les premiers paratonnerres à Paris et prit une part active au fameux « procès du paratonnerre » à Arras, que gagna le jeune avocat Robespierre. Ses théories sur l'électricité médicale furent critiquées par Marat, mais Galvani lui emprunta l'expression « électricité animale ». Partisan de l'origine électrique des tremblements de terre, il proposa des « para-tremblements de terre », paratonnerres inversés. L'abbé Bertholon s'intéressait aussi à l'agronomie, à la salubrité publique et publia un mémoire sur les manufactures de Lyon.
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