Un centaure au crépuscule
Le général Alexis L'Hotte (1825-1904) passe pour le plus orthodoxe promoteur de l'équitation classique française, aujourd'hui inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité. Élève chéri de deux fameux écuyers antagonistes, François
Baucher, « l'artiste sublime », et le comte d'Aure, « le plus parfait centaure », L'Hotte se voit crédité d'une synthèse illusoire
de l'enseignement des deux maîtres.
En vérité, il a pioché chez l'un et chez l'autre au gré des situations. Son « Calme, en avant, droit » oriente une quête ; il ne fonde pas une méthode.
Beau, élégant jusqu'à la coquetterie, sobre et précis, L'Hotte subjugua tous les cavaliers qu'il eut à former, à Saint-Cyr comme à Saumur. Il fascina la cour impériale et se fit de Lyautey un admirateur indéfectible... Il demeura néanmoins un maître avare de conseils. Quand il mettait pied à terre, c'était aussitôt pour prendre des notes, debout à son plan de travail, solitaire et silencieux. Et, paradoxalement, cette distance accrut son prestige. Pour le reste, le général ne combattit jamais. Il n'en fut pas moins autorisé à prononcer des avis définitifs - et parfois parfaitement rétrogrades - sur les nécessaires mutations de la cavalerie militaire... Jamais il ne pressentit le naufrage de la civilisation équestre.
Cependant, l'impeccable parcours de l'écuyer se confond avec l'histoire de la question équestre au XIXe siècle. Or jamais jusqu'alors ladite question n'avait à ce point obnubilé les esprits. En effet, le paradoxe mérite d'être relevé, le « siècle de l'industrie » fut aussi, et d'abord, presque, celui du cheval.
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