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Micheline Maurel (1916-2009), résistante du réseau Marco Polo, a été déportée en Allemagne en août 1943. Elle a passé vingt mois à Neubrandebourg, une succursale de Ravensbrück. C’était, dit-elle, « un petit camp très ordinaire », sans chambre à gaz ni crématoire (on se servait pour cela des installations voisines de Ravensbrück) : un simple bagne pour femmes. Un bagne comme il en existe probablement encore dans le monde. Et c’est pourquoi ce livre n’a pas de date, et nous concerne tous. Il nous dit, ce livre, comment vivent dans un camp, du 1er janvier au 31 décembre, des femmes sans nom, sans appui et sans hommes, la vie en robes à croix, la vie tête tondue, sans maquillage, sans savon et sans vêtements de rechange, dehors par tous les temps, battues tous les jours, ne sachant jamais si elles retrouveront le soir leur couverture et si elles auront la force de grimper sur leur châlit. François Mauriac dans sa préface écrivait : « Dans un livre comme celui-ci, la protestation de l'âme éclate avec une simplicité et une humilité bouleversantes au point que notre pitié s’écarte de la victime pour aller à ses bourreaux. » Paru en 1957, Un camp très ordinaire a obtenu le prix des Critiques la même année.